Hébron, Une jeunesse sous tension

À l’automne 2015, une vague de terreur fait éclater une nouvelle fois le conflit Israélo-Palestinien. Les termes d’Intifada des couteaux, de 3e Intifada sont évoqués. Derrière les appellations et les mots, les tensions devenues quotidiennes déstabilisent profondément plusieurs régions d’Israël et de Cisjordanie. En première ligne de cette recrudescence de violence se trouve la ville d’Hébron. Cette ville de 200000 habitants également appelée « ville de l’apartheid », est divisée en deux parties distinctes, quadrillées et contrôlées par les forces Israéliennes. (ndlr : La ville compte 500 colons juifs, répartis en 5 colonies dans le centre ville, protégés par 2000 militaires en poste. Le reste de la population est musulmane). Les nombreux check-points rendent impossible l’accès aux palestiniens à certains quartiers. Le climat hyper-sécuritaire ambiant et les oppressions constantes ont débouché sur une situation à l’exaspération palpable. Plus que de simples « actes terroristes » isolés, l’embrasement des tensions est une manière pour des milliers de Palestiniens de répondre aux contraintes quotidiennes insupportables. Qu’ils soient proches du Hamas, du Fatah ou « simples citoyens », le sentiment de colère est partagé par l’ensemble de la population. Les manifestations rassemblent à chaque fois des dizaines de milliers de personnes. Une partie d’entre eux décharge leur colère par la violence. Les check-points sont attaqués quotidiennement, certaines zones du centre ville transformées en champs de bataille. Chose étonnante, ce sont les plus jeunes qui sont en première ligne du front, à jeter billes et pierres sur les forces d’occupation, armées de fusils et de lance grenades.   Ils ont pour la plupart entre 7 et 18 ans, le visage caché derrière un Keffieh. Ils n’ont pas peur, ils ont grandi dans ce climat d’affrontement. Tous connaissent un ami ou un frère qui a été blessé. Pas une journée ou presque ne se déroule sans qu’il n’y ait de mort coté Palestinien. Et pourtant, une partie de cette jeunesse « cassée » retourne inlassablement se défendre et combattre, attaquant sans relâche les militaires postés dans les rues en face. Qu’elle le veuille ou non, cette génération n’entretient plus l’espoir, plus d’alternatives à une résolution pacifique… … alors elle continue à se battre.

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