Toraja, le peuple qui fait vivre ses morts

Perdue dans les montagnes verdoyantes du centre de l’ile Indonésienne de Sulawezi vit un peuple aux coutumes funèraires très particulières.

Les croyances qui entourent la vision de la vie et de la mort de ce groupe ethnique diffèrent en bien des points de nos traditions occidentales. Pour les Toraja, la mort n’est pas la fin.

La mort n’intervient que sur le corps physique, elle ne représente simplement qu’une étape où l’esprit perdure et continue ailleurs son chemin. Afin d’accompagner les défunts dont l’âme continue de les entourer, les rituels funéraires Toraja possèdent nombres des particularités fascinantes et déconcertantes à la fois.

Les funérailles, (appelé Le Tomaté), ont lieux jusqu’à 3 ans après le décès. Celles ci durent 7 jours et revêtent le caractère le plus sacré.

Pendant cet intervalle d’un à trois ans, la famille du défunt veille sur son corps ou sur son cercueil, entreposé le plus souvent dans une pièce de la maison familiale, attendant patiemment que n’arrive le premier jour d’une longue cérémonie.

Dans certains villages du nord Toraja, il existe un rituel, celui du « Ma’néné » ou « des deuxième funérailles ». Selon la tradition locale, les corps, au préalablement embaumés, sont ressortis de leur cercueil, pour être entretenu par la famille. Ils sont nettoyés et changés. C’est un moment pour la famille de renouer le lien, de leur parler, éprouvant joie et tristesse dans un moment qui à certains égards peut décontenancer. La nuit est étoilée un soir du mois d’aout. La famille Tinnong se réunit dans les montagnes de Sa’dan Matallo situées au nord de la ville de Rantepao sur l’île de Sulawesi pour célébrer les funérailles de Marten, le grand-père. Il est décédé à l’âge de 94 ans, Il y a 3 ans déjà.

Les 8 enfants du défunt, une cinquantaine de petits enfants et le reste de la famille ont fait spécialement le déplacement, venus des 4 coins de l’Indonésie pour assister aux 7 jours de funérailles.

Andi Tinnong – un Toraja me dit ; on peux se permettre de manquer un mariage, une naissance, un evenement famillial, mais jamais des funérailles.

La majorité des Toraja ont pour religion un savant mélange d’animisme et de protestantisme chrétien. Selon les dires, leur coutume remonte à des millénaires, sans pouvoir en estimer précisément la date, les traditions ne se passant de génération en génération que par voie orale.

Le fils ainé de Marthen, Musa Tinnong est dorénavant le doyen de la famille. Il peaufine les derniers préparatifs, les différentes installations ainsi que la mise en place des décorations. Le protocole funèbre selon les traditions Toraja est long et méticuleux. Il convient que tout soit au préalablement penser et organiser afin que la longue semaine de cérémonie puisse se dérouler sans le moindre écueil. Cela fait 5 semaines qu’il travail avec sa femme et plusieurs de ses frères à monter les différentes constructions temporaires. De bonnes funérailles sont celles où l’ensemble du protocole est respecté, il en va du respect de la tradition Toraja. Aussi, chaque membre de la famille se voit octroyer un rôle et une tâche qu’il prend à coeur. Le matin du premier jour, la brume est tombée sur le Buntu Lobo (place centrale où ont lieu les funérailles). Les montagnes et les rizières se perdent dans le gris de l’horizon.

L’un des fils du défunt s’empresse de me dire que c’est bien qu’il ne fasse pas très beau, c’est le signe qu’un lien avec l’esprit de Marthen est établie.

Malgré l’heure très matinale, tout le monde est joyeux, un esprit de fête règne, les funérailles commencent. Quelques invités arrivent, s’installent sous les toits de tôles prévues à cet effet. certains ramène un cochon (Bai), d’autres un buffle (Tedong). Les animaux, sont en quelque sorte une attraction, ils sont admirés, soignés…et comparés.

Quelques adolescents de la famille s’activent avec un tesson de bouteille à leur tailler les cornes. L’ agressivité des buffles lors des combats organisés pendant la semaine n’en sera que renforcée. Pour ces derniers, deux animaux, placés dans une rizière se font face. La foule rassemblée tout autour de la scène est impatiente. Les hostilités commencent des les premiers chocs entre les cornes qui résonne dans le vent sourd. Une certaine forme d’hystérie s’empare des spectateurs qui ne veulent pas en perdre une miette. Les combats de buffles font surtout recette auprès des plus jeunes même si les adultes ne sont pas en reste. Dans tout les cas, la recette ne sera pas financière, les paris n’ayant été autorisés par la famille… que pour les jeux de cartes, au grand dam de certains.

En parallèle de ces moments forts, les animaux, gavés d’herbes fraiches pour les trois derniers jours de leur vie n’ont plus le droit de s’abreuver. La qualité de la viande sera meilleure disent-ils.

Chaque jour ou presque, la famille tue plusieurs cochons, parfois un buffle.

Les animaux sont élévés pour nourrir les hommes et l’âme du défunt, c’est pour ca que l’on mange sept fois par jour… même si c’est aussi parce que l’on a faim me dit avec un sourire non dissimulé, Risto, l’un des petits fils de Marthen.

Les éxécutions d’animaux sont au coeur du rituel cérémonial et servent là encore à determiner le statut social et le prestige familial. Les plus jeunes de la famille, armés d’une longue lame s’occupent de la mise à mort des cochons. Une fois leur dernier souffle rendu, ils sont aussitôt brulés au chalumeau, vidés puis découpés. Une partie est offerte aux invités, le reste est placé à mijoter dans un four Toraja, ou dans des « pa’piong »(préparation de viande et de légumes placée à mariner dans un morceau de bambou) et destiné à être servi lors des repas les plus importants.

Chaque jour de funérailles offre son moment sanglant. Les buffles jusqu’alors choyés, sont réunis devant le Tongkonan. Chacun fait une pause dans ses occupations respectives pour ne pas manquer ce moment. Une machette dans la main, l’autre qui maintien la tête de la bête en position haute… D’un coup sec, l’arme tranchante sectionne nettement la jugulaire de l’animal qui se vide alors de son sang dans un flot continue devant une foule ravie. Aux âmes sensibles, s’abstenir. Une fois l’animal mort, le même rituel que pour les porcs s’ammorce. Les « Balulang » s’activent (personnes chargées de la découpe de l’animal). A cela cette fois qu’une part du butin sera également offerte au autorités gouvernementales en guise de taxe. La peau et une petite partie de la viande sera elle respectivement vendu à des tanneurs et à des restaurants disséminés dans tout le pays.

Au fil des jours, le lent protocole, immuable, se poursuit, avec à chaque fois, plus de familles, plus de voisins et d’invités venus assister aux divertissements que représente cette grande réunion locale. Les anciens prennent le micro. ils entonnent des chants funéraires au rythme d’un gong lancinant qui se perd dans l’ombre des montagnes. Ils accompagnent l’âme du défunt vers « le sud ».déposent des bouteilles d’eau sur le sol pour que les défunts ne manquent de rien. c’est le moment d’un dernier salut, pas un adieu.Dans certaines parties du tana Toraja, en particulier dans les localités de Lalikan et de Pangala, une autre tradition perdure, celle du « Ma’néné », ou des « deuxièmes funérailles »bien que tout les Toraja ne la pratiquent pas.

Ceux qui là perpétue, embaume les corps une fois la mort survenue en utilisant des produits formaldéhydes. Les corps ne se décompose pas, ils sont momifiés et ainsi conservés.

L’état du cadavre indique d’ailleurs une partie de son niveau de prospérité dans l’au delà…et de celui des vivants qui lui sont rattachés.

Pendant les mois de juillet et d’out uniquement, les familles qui pratiquent cette ancienne coutume effectue un étrange rituel. Ils ressortent les corps des cercueils de leurs chers disparus des « patané » pour les entretenir à intervalle régulier, tout les un à trois ans suivant les coutumes locales. Pour les Toraja, c’est le moment de renouer le lien fondamentale qui unit chaque membre d’une famille, qu’il soit mort ou vivant.

Une fois ouverte, la crypte est d’abord entretenue, Les femmes passent le balai, les hommes enlèvent les toiles d’araignées qui tapissent les murs et les recoins. À l’extérieur quelques voisins curieux se pressent devant l’entrée un smartphone à la main pour ne rien rater de la scène.

Deux cercueils sur les neuf qui reposent dans le « Patané » sont ressortis de jour là.

C’est un moment rare, L’émotion est forte et diffère là encore entre les membres de la famille. A l’ouverture des couvercles, certains ressentent une certaine excitation, une forme de la joie à l’idée de revoir un frère ou un fils, quand d’autres, en larmes, ressentent encore le poids de la tristesse et de la disparition d’un être aimé.

Plusieurs hommes prennent soin de retirer avec délicatesse les corps de leur lits éternels avant de les poser, allongés sur le sol. Gant de protection à la main, un homme retire le linceul qui enveloppe le corps sans vie. Un visage apparaît. C’est celui d’un enfant de 6 ans, décédé d’une maladie qui l’a emporté deux ans auparavant. C’est la première fois que la famille le revoit depuis ses funérailles.

Ses jeunes frères et sœurs semblent impassibles et plutôt curieux face à une mère émue et un père heureux de revoir son fils.

Une fois les premières minutes passées à observer et à nettoyer le visage des altérités que fait subir les épreuves du temps, l’atmosphère devient plus familières, les voix se font plus fortes, une espèce de normalité face à cet événement singulier s’instaure.

Le corps raid du petit « Luther » est mis debout pour prendre l’air. La famille organise une séance photo pour garder un souvenir qui trônera ensuite sur un meuble du salon.

Le père retire les vêtements sales de son enfant et lui parle, normalement. « Tiens mon enfant, je t’ai apporté ta casquette préférée, celle de batman. tu te rappelle de ton velo, il est toujours là, tu vois ? Attend ne bouge pas, je vais te mettre ta chemise jaune ». L’image est touchante et troublante. La scène à de quoi déranger, mais la noblesse et la simplicité des comportements invitent à la compréhension.

La famille place Luther devant le paysage splendide dominé par les rizières, qu’il fréquentait petit. L’heure est à la contemplation.

Le rituel dure comme cela une petite heure avant qu’il ne soit ré-enveloppé dans son linceul laLes funérailles représente bien souvent la seule occasion de pouvoir réunir tout les membres d’une famille. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer en pareil instant, l’ambiance y est plutôt détendue et conviviale. Tout en terminant les préparatifs, chacun se donne des nouvelles et rigole autour d’un verre de balok, le vin de palme local.

Après un repas composé de riz et de gras de porc épicé sur un sol jonché de gobelet en plastique, Musa propose à certains d’aller voir le cercueil de Marten, qui depuis trois ans repose dans la pièce à l’étage du Tongkonan. (Les maisons Toraja, à l’architecture typique en forme de pirogue inversée). Certains s’exécutent, d’autres sortent une guitare ou un jeu de cartes, les femmes restent entre elles pour discuter.

A l’étage du Tongkonan, le cercueil est posé sur le sol au milieu de la pièce. 3 de ses petits fils n’ont pas mangé, préférant s’occuper des décorations du sarcophage. Le climat y est aussi décontracté, alternant des moments de franches rigolades et des instants plus propices au recueillement.

Celui qui s’active avec une agrafeuse sur les tissus enveloppant le cercueil parle à son grand-père au présent, lui disant qu’il doit être fier de tout ce qui a été préparé, du nombre d’animaux qui ont pour l’instant été apporté, etc.

Loin du coté feutré de nos traditions, l’atmosphère est ici tres libre. chacun ayant le droit de s’exprimer comme il l’entend et de ressentir le moment comme il le sent. Les toraja ne font pas d’actes de remontrances envers les autres, Il n’en éprouvent pas le besoin, et cela leur convient.

D’ailleurs me dit Musa ; il n’y a pas de raisons, le corps de mon père est mort, mais son âme vie toujours. Son esprit est ici, autour de nous et en moi à présent, parce que je suis son fils… alors non je ne suis pas triste, je souhaite juste que tout se passe bien.

La mort chez les Toraja ne correspond pas à un moment brutal, comme c’est souvent le cas dans les cultures occidentales. Elle représente ici un lent processus où l’âme chemine l’au delà en plusieurs étapes. Un mort n’est pas vraiment mort, un lien unit toujours les vivant et ceux qui sont partis. Le temps, lui aussi à fait son œuvre.

Ce délai de plusieurs années entre le moment ou survient la mort et l’organisation des funérailles est consacré au deuil, mais est également nécessaire pour réunir les familles, et les fonds nécessaires afin d’organiser de grandes festivités. La coutume impose nombres de dépenses à prévoir pour quiconque souhaite organiser des funérailles digne de ce nom.

La symbolique des rituels et la grandeur des festivités organisées pour l’occasion est un marqueur de différenciation sociale. Il permet d’exprimer la place de la famille dans la société . La philosophie est simple : Si un jour tu donnes, à ta mort tu recevras en retour. C’est ainsi que chaque famille se doit d’apporter cochons et buffles achetés à prix d’or sur les marchés à bestiaux locaux dans le but d’être sacrifiés. Le prestige des familles se mesure donc à la qualité de l’animal, en passant par sa couleur et la taille de ses cornes. Un buffle noir (tedong lotong) se négocie aux alentours de 2600€, un buffle blanc (tedong bulan) vaut quant à lui plus ou moins 6500€, et le buffle « première classe » (Tedong saleko), est noir sur le dos et blanc sur le reste de sa peau. Le prix de ces derniers pouvant grimper jusqu’à 65000 euros.

Musa ne touche pas de pension retraite. Il a travaillé toute sa vie dans des mines de nickel pour le compte d’une compagnie canadienne. Les « Tinnong » ne sont pas spécialement riche, mais chaque famille dépense une véritable fortune pour organiser de belles funérailles, au prix parfois de nombreuses privations au quotidien.Le jour des processions les plus importantes (le cinquième jour), la famille se prépare plus qu’à l’accoutumé. Les vêtements traditionnels sont sortis pour l’occasion. Chacun soignent son allure. Pas moins de 800 personnes ont fait le déplacement. Chaque famille, chaque invité défile devant l’autel vêtus de noir. L’atmosphère est plus calme cette fois, plus solennel. Les gens prennent place sous les tonnelles métalliques et dans les differents coins prévus à cet effet. Il faut nourrir cette foule venue saluer Marten. Les paroles du prêtre (le To’mina) qui officie avec charisme ont fait se taire ceux qui à présent écoute avec sagesse. Il récite quelques textes sacrés, et pris dans l’élan de son verbe compare les buffles (et donc les familles) qui ont été apporté, induisant de fait la notion de hiérarchie.

les chants de prières (Unnosong) qui suivent annonce l’instant redoutable, le « Buffalo Killing ». Une douzaine de buffles et une vingtaine de cochons sont rassemblés et sacrifiés pour la cause. L’herbe du Buntu lobo a changé de couleur, une odeur de sang se repend.

Les gens sourient, se saluent, sont heureux d’arpenter ces lieux pendant que plusieurs petits groupes de ballulang s’activent autour des carcasses d’animaux.

Une tasse de thé ou de café toraja à la main, chacun passe un moment devant le cercueil du défunt qui a été descendus du Tongkonan par les proches.

Rouge et décorés de vives couleurs, le cercueil est déplacé à plusieurs reprises pendant cette semaine de rites.

Lors de ces déplacements, la lourde boite, porté à bout de bras brinquebale en tout sens, secouée dans une joie collective non dissimulée. Ce sont de grands moments pour la famille. Il règne une certaine improvisation quand le groupe de porteurs ne parvient pas à placer le cercueil sur l’office installé sur le balcon. Le groupe tout entier, redescend à l’unisson avec le precieux, pivote sur lui même, certains trébuchant sur le cadavre d’un buffle sacrifié plus tôt avant de remonter l’échelle de bambou. Malgré ces quelques déboires, l’esprit de camaraderie domine dans ces instants funèstes. Cela fera plutôt un sujet de moquerie à raconter. L’ambiance reste sérieuse et légère à la fois. Le cercueil sera déplacé à quatre reprises pendant sa semaine de cérémonie afin de respecter les coutumes Toraja.

Le dernier jour est celui du grand départ. Marthen va rejoindre sa femme et quelques membres de sa famille disparus qui reposent dans le « Patané » (le caveau familial) à quelques kilomètres de là. Les familles Toraja plus aisées dépose leur mort dans un « Mata », un trou creusé dans la roche.

Apres un temps de prière rituel, le cercueil, placé sur une construction en bois massif décoré va quitter ses lieux. La tristesse et les pleurs font leurs apparitions sur le visage de certaines femmes de la famille, les enfants jouent à coté, un un oncle fait un dernier selfie. Le moment offre une certaine étrangeté à la fois paisible et intense, toujours respectueuse.

L’ordre est donné, l’émotion devient plus forte. Cela se perçoit dans les regards, les comportements. Les petits enfants saisissent une nouvelle fois le lourd attelage de leur grand père avec fierté, effectue un dernier tour de la place centrale avant de le charger sur une structure en bambou décoré de draperie. Il ne faut pas moins d’une trentaine de personnes pour porter la structure impressionnante qui sera ensuite chargée dans la remorque d’un camion. Le cortège démarre toutes sirènes hurlantes. Quelques-uns des petits enfants du défunt son monté dans le camion pour maintenir le tombeau en place durant le transport. Derrière, une file interminable et prioritaire de voitures et de scooters aux moteurs vrombissant s’emparent de la route.

Arrivé au « Patané », les hommes s’empare une dernière fois du cercueil pour son « dernier voyage physique ». Le caveau est ouvert. La famille procède d’abord à une inspection des lieux. On nettoye les photos des défunts, on enlève la saleté qui s’est accumulé avec le temps. Dix personnes reposent ici. Le cercueil de Marthen passe difficilement par la petite porte du caveau. Il est délicatement empilé au dessus d’un autre, là ou il y a de la place. Musa remet en place les photos, Les enfantscasquette toujours vissé sur sa tête, et replacé dans le caveau famillial.

Un autre cercueil est ouvert, cependant l’état de décomposition du corps de l’homme décédé à l’âge de 36 ans est trop avancé pour etre soulevé. « C’est dommage, dit l’un de ses frères, il aimait se promener, ça lui aurait fait plaisir. Je lui aurais bien donner des cigarettes, mais on ne fume pas allongé. Tant pis, peut-être la prochaine fois.» L’homme pense que son corps se régénérera peut-être suffisamment avant le prochain « Ma’néné ».

Les Toraja espèrent que ces croyances millénaires perdureront encore à l’avenir. Les jeunes générations ne semble pas vouloir abandonner des rituels qui font déjà faire parties d’eux mêmes.

Ils sont même réticent à accepter le concept d’une mise en terre rapide, d’un deuil brutal et pénible. L’idée de donner du temps au temps et de rendre progressif le processus d’acception n’est pas dénué de sens.

Il leur permet d’une part de souscrire et d’adhérer doucement à l’idée du départ d’un proche, de rendre intelligible, ou tout du moins plus acceptable cette phase que représente « la mort ». Il fait perdurer le lien qui unit toujours les esprits entre eux. Il rend progressif la notion de l’éloignement, et permet aux âmes de cheminées dans, et au delà de l’univers physique, en accord avec leur croyances « Toraja ».

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